Publiée le par Véronique PERDEREAU
le vainqueur du Challenge Michel Papin...

Serge Sarian, président du Cercle de Bridge Avaricum, lui remet son trophée à l'occasion des 80 ans du club !
Samir SADAKA, à la demande de Didier RAULIN pour le premier numéro de la gazette du Comité de l'Orléanais, nous livre son autoportait :
Quand j’ai reçu le mail de Didier, ma première pensée allait au regretté Patrick NAELS, un éminent bridgeur qui venait d’arriver dans notre région (Lignières) pour passer sa retraite et qui vient de nous quitter brutalement. Avec Patrick, j’ai fait le tournoi de Vierzon le 8 mai. Ma deuxième pensée allait à Michel PAPIN, lui-même. Il était marié avec une SADACA, ce qui nous a rapproché autour de quelques tables bien arrosées, et toujours sa cigarette au bec. Un formateur hors pair, pour les débutants comme pour les affirmés, il a contribué à la promotion et la diffusion du bridge dans le nord de notre comité et plus particulièrement à CHARTRES.. Un peu de mon historique pour dire comment j’y suis arrivé et comment je vois la suite et répondre aux interrogations et questions de Didier.
J’ai commencé le bridge au BCB avec François RIVIERE et Christian PAGE qui enseignaient le bridge pour tous les niveaux, jusqu’au 2ème série en 1987. Une fois aguerri, mon partenaire était, et est toujours pour quelques compétitions, mon médecin et ami Christian CHAPUIS qui avait débuté le bridge 20 ans avant. En 1992, nous avons formé l’équipe des 4 mousquetaires en s’associant avec nos amis Philippe QUESTE et Yves ROBERT pour atteindre le niveau de 1ère série ♠ en 2019, soit 32 ans après mon début. C’est vrai le travail nous prenait beaucoup de temps et nous ne pouvions pas approfondir le bridge malgré l’esprit de curiosité qui nous animait, mais j’ai vu une lacune importante dans notre ville qui n’est ni PARIS ni une grande ville où il y a des professeurs qui enseignent le bridge de compétition pour les 2èmes et 1ère série. Donc, seulement nos réunions et nos échanges d’idées nous ont f
ait progresser en faisant la COMPETITION. C’est pour cela que depuis 3 ans, et après un long travail avec Odet DE CASSIN surtout depuis ma retraite, je me suis mis à donner des cours au Cercle AVARICUM. Cours en forme d’échange sur tous les thèmes souhaités par les élèves.
Cette envie de jouer aux cartes vient de loin, donc depuis mon enfance. Dans ma famille, on jouait à la Canasta, au poker, au Tarnib (belote avec 52 cartes). Mes motivations, comme tout enfant attiré par les sports d’esprit, étaient la pratique des échecs, du jeu de go, le « chinese checkers », le jeu de dames et à l‘université le jeu de tarot. Comme le précisent beaucoup de champions comme BOB HAMMAM, le champion du monde, et Eddie KANTAR, puisque j’ai commencé par les échecs, la transition vers le bridge était facile car j’étais jeune (< à 30 ans). Mais ces champions n’ont pas vu des joueurs de Bridge passer au jeu d’échec. Ils ont expliqué que la pratique régulière et la compétition depuis le 1er niveau de chaque sport et en particulier le bridge, favorisent nos facultés d’observation, d’attention et enfin notre mémorisation. Quand on est enfant, notre mémoire est une éponge, avec l’âge c’est le maintien du lien social qui maintient notre cerveau en alerte. Quand on vieillit, il faut gérer sa santé comme un patrimoine pour éviter les coups durs.
En définitif, il faut trouver le temps pour faire du sport en équipe pour éloigner au maximum le jour où on est obligé de trouver le temps pour guérir nos maladies « personnelles ». Les avantages du jeu de bridge ne se limitent pas aux simples compétences mathématiques et logiques. Les enfants doivent apprendre le respect des règles, le raisonnement séquentiel et inférentiel (beaucoup des médecins brillent dans ce jeu), la collaboration avec un partenaire vers un objectif commun, l’interaction sociale, la logique et la discipline. C’est pour toutes ces raisons que le ministère de l’éducation nationale multiplie les initiatives pour introduire le bridge dans les classes de mathématiques à partir du CM2 et CP. La différence avec le jeu d’échec est ce partenariat et la coopération avec son partenaire. Le calcul mental les réunit mais communiquer et l’art de faire passer des informations via les enchères, donc créer des liens sociaux indépendamment du niveau du partenaire, crée un idéal de vie social. Voilà pourquoi il faut répandre notre jeu et notre passion.
Je termine par remercier tous mes partenaires qui m’ont permis de gagner ce chalenge 2025, et à l’année prochaine les amis.
Samir SADAKA